Corées : Corée du Nord – raidissement mutuel !

Après plusieurs séries provocatrices de tests balistiques et de bombes atomiques, la Corée du Nord suscite des réactions toujours plus fortes des cinq autres pays en charge de négocier avec elle.

Séoul et Washington tentent de convaincre la Chine d’accepter l’implantation d’un radar anti-missiles Thaad près de la ligne de démarcation. Diplomate sudiste, Shim Beom-chul prie Pékin de se représenter l’inquiétude de son pays, face à ce nouveau « péril de mort » nucléaire. Le Pentagone enchérit : son radar pointera vers le Nord, pas vers le Sud-Ouest. En définitive, cependant, pour Séoul, cette installation apparaît « non négociable », la priorité ultime étant « la protection du territoire ». 

La Chine elle, durcit sa position face au fantasque petit allié. A compter du 5 avril, plus un seul kilo de houille, de minerai de fer, d’or, de titane, de vanadium ou de terres rares de Corée du Nord, ne peut plus franchir la frontière. D’ici décembre, si ces sanctions se maintiennent, ce seront un à deux milliards de $ de recettes d’exportation qui échapperont au « pays du matin calme ». Dans l’autre sens, la Chine ne livre plus de kérosène pour les avions nord-coréens, à l’exception des appareils civils faisant le plein à Pékin.

Le 4 avril toujours, Pékin prévient Pyongyang de « ne pas aggraver les tensions ». Puis le 16, deux experts de la CASS et de l’université Renmin, lâchent au même moment que le traité de défense sino-nord-coréen de 1961, quoique valide jusqu’en 2021, est désormais « nul et caduque » : en cas de guerre, pensent-ils, la Chine ne lèvera pas le petit doigt pour protéger son voisin.

Dans ce scenario, en cas d’offensive par des troupes américaines et sud-coréennes venant faire le « grand nettoyage » en Corée du Nord, Pékin laissera faire sans la défendre. Raison alléguée : Pyongyang lui a « causé trop de dommages », à commencer par le rapprochement entre Séoul et Tokyo. La tension latente entre ces pays, sur fond de souvenirs de guerre, était à l’avantage de Pékin, et leur réconciliation face à la menace nucléaire de Kim Jong-un, lui cause préjudice.

Cependant cette affirmation de la Chine qu’elle lâchera la Corée du Nord, est-elle crédible ? Dans l’hypothèse d’une opération militaire et d’une convergence des troupes alliées vers le Nord, l’intérêt chinois serait d’occuper Pyongyang et les sites nucléaires la première.

Quelle que soit l’analyse, enfin, ce langage nouveau de la Chine, traduit un changement de sensibilité et un avertissement clair – le temps presse.

 

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