Le Vent de la Chine Numéro 33

du 13 au 21 octobre 2002

Editorial : editorial_33_2002

Le sommet de Johannesburg (2/9) a surpris, en recevant la ratification chinoise du Protocole de Kyoto,qui devient quasi-exécutable (si Moscou ratifie aussi, comme promis) : 34 pays signataires vont réduire leurs rejets d’oxyde de carbone, et dès 2008, échanger en bourse les parts non utilisées de leurs quotas. Ainsi, leurs industries «vertueuses» (les plus rapides à se mettre aux normes de Kyoto), feront payer leur dépollution par celles en retard !

De ce marché, la Chine est pour l’instant exclue, s’étant refusé, en tant que PVD à tout engagement de limitation. Ce qui ne veut pas dire que le pays reste les bras croisés face à ce marché planétaire. Si Pékin n’est pas prêt (ni en technique boursière ni en technologie environnementale) à adhérer à une bourse mondiale de la dépollution du carbone, cause de l’effet de serre, elle est plus éveillée au principe de la guerre au dioxyde de soufre. Ceci, en raison de l’effet de nuisance régional, directement mesurable – les pluies acides et la mort des arbres. Depuis’95, toute émission de dioxyde de soufre est taxée de 200Y/t, et toute usine est taxée sur ses émissions, et d’un quota sur lequel elle verse en cas de dépassement une autre taxe, variable suivant les régions. Une bourse-test fonctionne entre Shanghai,Tianjin, Liuzhou et 4 provinces depuis mars: HK, Canton et Macao veulent suivre l’exemple… Coordinateur du projet, Zhang Jianyu pense qu’un marché d’échange des quotas de dioxyde de soufre émergera en ’05, et devrait s’élargir à toute l’Asie – avec tout pays riche, voisin, intéressé à monnayer la fin des pluies acides. Le handicap au lancement de ce puissant incitatif à l’industrie propre, reste le même en Chine que pour tout projet alliant finance, provinces et administration: l’absence de cadre légal ferme et de contrôle vérifiable des coupes d’émission, corollaires des droits vendus en bourse…

Reste une longue liste d’incertitudes:

? quelle taxation selon le secteur industriel et le statut (les étrangers craignent de nouvelles discriminations!),

‚ quel volume du marché (en MM$, mais imprévisible),

ƒ quand, et si la Chine rejoindra l’effort global de lutte contre l’effet de serre – et cet autre marché 10 fois plus grand…Autant de questions qui prendront des années à résoudre,avant la mise en place du système. Sur ce thème d’avenir se tiendront à Pékin un séminaire franco-chinois (Ambassade de France/MEF/CASS/CCIFC, le 30/10), et cette semaine (16 -18) le GEF-II, colloque de plus de 1000 experts de 125 pays (UNEP) !


Editorial : Marché révolutionnaire dans les langes : la bourse au dioxyde de soufre

Le sommet de Johannesburg (2/9) a surpris, en recevant la ratification chinoise du Protocole de Kyoto,qui devient quasi-exécutable (si Moscou ratifie aussi, comme promis) : 34 pays signataires vont réduire leurs rejets d’oxyde de carbone, et dès 2008, échanger en bourse les parts non utilisées de leurs quotas. Ainsi, leurs industries «vertueuses» (les plus rapides à se mettre aux normes de Kyoto), feront payer leur dépollution par celles en retard !

De ce marché, la Chine est pour l’instant exclue, s’étant refusé, en tant que PVD à tout engagement de limitation. Ce qui ne veut pas dire que le pays reste les bras croisés face à ce marché planétaire. Si Pékin n’est pas prêt (ni en technique boursière ni en technologie environnementale) à adhérer à une bourse mondiale de la dépollution du carbone, cause de l’effet de serre, elle est plus éveillée au principe de la guerre au dioxyde de soufre. Ceci, en raison de l’effet de nuisance régional, directement mesurable – les pluies acides et la mort des arbres. Depuis’95, toute émission de dioxyde de soufre est taxée de 200Y/t, et toute usine est taxée sur ses émissions, et d’un quota sur lequel elle verse en cas de dépassement une autre taxe, variable suivant les régions. Une bourse-test fonctionne entre Shanghai,Tianjin, Liuzhou et 4 provinces depuis mars: HK, Canton et Macao veulent suivre l’exemple… Coordinateur du projet, Zhang Jianyu pense qu’un marché d’échange des quotas de dioxyde de soufre émergera en ’05, et devrait s’élargir à toute l’Asie – avec tout pays riche, voisin, intéressé à monnayer la fin des pluies acides. Le handicap au lancement de ce puissant incitatif à l’industrie propre, reste le même en Chine que pour tout projet alliant finance, provinces et administration: l’absence de cadre légal ferme et de contrôle vérifiable des coupes d’émission, corollaires des droits vendus en bourse…

Reste une longue liste d’incertitudes:

[1] quelle taxation selon le secteur industriel et le statut (les étrangers craignent de nouvelles discriminations!),

[2] quel volume du marché (en MM$, mais imprévisible),

[3] quand, et si la Chine rejoindra l’effort global de lutte contre l’effet de serre – et cet autre marché 10 fois plus grand…Autant de questions qui prendront des années à résoudre,avant la mise en place du système. Sur ce thème d’avenir se tiendront à Pékin un séminaire franco-chinois (Ambassade de France/MEF/CASS/CCIFC, le 30/10), et cette semaine (16 -18) le GEF-II, colloque de plus de 1000 experts de 125 pays (UNEP) !


A la loupe : Equipt’s gaziers:coup d’envoi du match

La signature du contrat du gazoduc Urumqi-Shanghai entre PetroChina et le consortium Shell, (VdlC n°24), a lancé le plus gros chantier de l’an 2002. En aval, 20MM$ d’équipements excitent les convoitises, pour convertir le gaz du Xinjiang en électricité à distribuer aux usagers sur la route! Siemens ouvre le bal, offrant de livrer 23 centrales400Mw, la plupart sur le gazoduc : tir groupé, permettant de livrer et entretenir à moindre coût. Siemens joue de son image : 25% des centrales importées en Chine portent sa griffe.

En distribution, trois petits groupes de HK tiennent pour l’instant le haut du pavé. Towngaz prend, pour 145M$, en JV 50/50, une part du réseau de Nankin, et détient déjà, en JV, 11 villes (Guangdong, Shandong). Xin’ao veut mettre 120M$ d’ici 2005, et Panva le décuple d’ici 2010, en réseaux urbains et gazoducs.

Partenaire N°1 dans ces JV, China Gas, dénonce le désordre du secteur, dû aux outsiders (télécoms, immobilier…) attirés par l’argent facile de la taxe de raccordement (jusqu’à 485 US$ /famille), plus que par la distribution elle-même. Du bout des lèvres, China Gas appelle Pékin à tolérer une majorité pour l’étranger dans les JV, afin d’accélérer l’import de compétences !

NB : cette fièvre du secteur est due à la marche à étape forcée vers la diversification: d’ici 2005 la consommation en gaz doit doubler, à 60MM m3, pour échapper au charbon (sale) et au pétrole (dépendance trop exclusive du Moyen-Orient) : rançon d’une croissance trop vive !


Pol : tam-tam à la resquille des impôts

· En décembre 2001, au tribunal intermédiaire de Jingmen (Hubei), l’«église de Chine du Sud» vit cinq de ses adeptes condamnés à mort avec sursis, et douze autres à 2 ans voire perpétuité. Le 8/10, très rare, la cour provinciale cassa le jugement, pour «preuves insuffisantes». Rejugés le 9/10, les adeptes ont reçu 3 perpétuités et 2 peines de 15 ans: le chef d’accusation, sectarisme, viol et racket avait été maintenu. Pas de détente officielle face aux cultes déviants, donc, mais -peut-être- une matérialisation de la volonté ex-primée par le juge suprême Xiao Yang, d’une justice plus professionnelle et indépendante!

· Le 15/10, un code de la taxation remanié permet aux autorités(art.76) de publier dans la presse les noms des fraudeurs de l’impôt – firmes ou personnes. Cette mesure est adaptée à la mentalité chinoise très sensible au thème de la face, et à la structure fiscale émergente, où les masses non imposables font face à quelques millions de nouveaux millionnaires. La pratique est déjà courante chez les recouvreurs de dettes (métier privé), qui dénoncent les débiteurs par voie de fanfare, de crieurs publics et d’affiches. Outre ce procédé, le ministère des finances a dans ses cartons un troc de la TVA à la taxe à la consommation, et un relèvement du minimum imposable (aujourd’hui, de 800Y soit près de 100$).

· en prison depuis ’99 pour détournement, Zhu Xiaohua, ex-n°2 de la BPdC et ex-Président de la banque Everbright vient d’avoir son verdict : 15 ans. Jugement sur fond politique: Zhu était proche (non parent) de Zhu Rongji, opposé au maintien de Jiang Zemin au prochain cabinet


Argent : le téléphone chinois a mal aux bourses

· Unicom, le n°2 des services télécom en Chine, avait placé pour 1,4MM$ de parts, obtenant le 2d score historique de la bourse de Shanghai. Mais le passage au trading (9/10) a été décevant, le titre ne gagnant que 25% à 0,28$ -on en attendait 0,42: les petits porteurs ont revendu pour empocher la prime! Ceci augure mal de l’entrée de China Telecom en bourse de HK et NY – elle y ambitionne 3 à 4MM$. CT tenterait d’améliorer ses chances, par un prix très bas (de l’ordre de 1,46 HK$ la part), et un dividende de 30%…

· les interminables tractations pour reforger les neuf Cies publiques d’aviation, en trois groupes de taille équilibrée, ont abouti le 11/9 : les Air China, China Southern et China Eastern nouveaux sont arrivés. Le plus grand en flotte, le cantonais Southern (qui ce mois, s’offre vols Guangdong-Los Angeles, dont 1 passager et 1 fret), absorbe Northern et Xinjiang pour peser 6MM$. Le pékinois Air China reprend Southwest avec ses parts d’Air Macao et Dragonair, et vaut 6,7MM$. Le shanghaien Eastern déjeune de Northwest et de Yunnan, et atteint 5,7MM$.

NB1: les 20 Cies encore non fusionnées vont s’agréger aux 3 super grands, entrer dans 1ou 2 autres groupes en gestation,ou disparaître, d’autant que sur les 3 hubs déjà cités, seuls les groupes « enregistrés localement » ont droit d’opérer.

NB2:les 3 super groupes, et les autres, fêtent l’événement à leur manière, par une hausse de 6% (obligatoire, nationale) des billets au 10/10.


Politique : politique_33_2002

· En décembre 2001, au tribunal intermédiaire de Jingmen (Hubei), l’«église de Chine du Sud» vit cinq de ses adeptes condamnés à mort avec sursis, et douze autres à 2 ans voire perpétuité. Le 8/10, très rare, la cour provinciale cassa le jugement, pour «preuves insuffisantes». Rejugés le 9/10, les adeptes ont reçu 3 perpétuités et 2 peines de 15 ans: le chef d’accusation, sectarisme, viol et racket avait été maintenu. Pas de détente officielle face aux cultes déviants, donc, mais -peut-être- une matérialisation de la volonté ex-primée par le juge suprême Xiao Yang, d’une justice plus professionnelle et indépendante!

· Le 15/10, un code de la taxation remanié permet aux autorités(art.76) de publier dans la presse les noms des fraudeurs de l’impôt – firmes ou personnes. Cette mesure est adaptée à la mentalité chinoise très sensible au thème de la face, et à la structure fiscale émergente, où les masses non imposables font face à quelques millions de nouveaux millionnaires. La pratique est déjà courante chez les recouvreurs de dettes (métier privé), qui dénoncent les débiteurs par voie de fanfare, de crieurs publics et d’affiches. Outre ce procédé, le ministère des finances a dans ses cartons un troc de la TVA à la taxe à la consommation, et un relèvement du minimum imposable (aujourd’hui, de 800Y soit près de 100$).

· en prison depuis ’99 pour détournement, Zhu Xiaohua, ex-n°2 de la BPdC et ex-Président de la banque Everbright vient d’avoir son verdict : 15 ans. Jugement sur fond politique: Zhu était proche (non parent) de Zhu Rongji, opposé au maintien de Jiang Zemin au prochain cabinet


A la loupe : La guerre des deux Yang

Même nom, même ville : Yang Bin et Yang Rong étaient 2de et 3ème fortune de Chine en 2001, à la tête de 900M$ et 840M$. Aujourd’hui, l’un est aux arrêts, l’autre en fuite aux US, pour fraude fiscale. Coïncidence pour les noms, mais non par rapport à la campagne actuelle, contre les riches !

 Magnat de l’orchidée, Yang Bin venait d’être nommé par Pyongyang «gouverneur» (cf VDLC n°32) d’une ZES à Sinuiju, frontière chinoise : Pékin le fit arrêter à Shenyang (Liaoning), pour 1,2M$ de retard d’impôt. La Chine reproche aussi à ce projet de s’être fait sans son avis. En tout cas, ce coup de théâtre jette une lumière neuve sur les rapports sino-coréens – pas si confiants, ni si étroits. Toute honte bue, Kim Jong-il le « cher leader » nord coréen a vite accepté de démettre son éphémère gouverneur, et annonce une visite à Pékin avant décembre pour se raccommoder!

 Reprenant dans les années 1990 Brilliance, firme auto d’Etat de Shenyang en triste état, Yang Rong fit preuve de génie en le portant au rang de n°1 national du minibus avec Jinbei (clone de Toyota) et en négociant plusieurs coopérations mondiales (BMW, Rover, Renault). Depuis des mois, la rumeur courait que Yang, démis de ses mandats en juin, était en fuite, ses actifs confisqués par la province du Liaoning. Le 10/10, ses 1,5M de parts dans Shanghai Brilliance Holdings étaient gelées sur demande d’un ex-partenaire… Yang Rong fait feu de tout bois, attaquant le Liaoning au tribunal de Pékin et convoquant une AG d’actionnaires à HK pour tenter de récupérer Compass, une des filiales. Ces affaires sont là pour rappeler qu’à la veille du XVI. Congrès, la Chine avertit la bourgeoisie émergente de payer ses taxes. Dans cette démarche, Bo Xilai,jeune gouverneur du Liaoning, saisit l’occasion de se démarquer de son image de gaoganzidi (fils de haut cadre, à savoir,d’un compagnon de Deng), en maniant une férule d’inflexibilité et de discipline !


Joint-venture : le DVD chinois se passe au blanc

· Conséquence de sa fusion en Chine en mai 2002 avec Shanghai-Bell (en une JV, ASB), Alcatel est en train de passer n°2 en Chine des équipements de télécoms et y enregistre chaque semaine, un nouveau contrat. Avec la CAST, Alcatel-Space a signé (8/9) un accord de 56,9M$ pour concevoir et construire un nouveau satellite de télécommunication le 1er en Chine, à haute capacité, capable d’assurer simultanément téléphone, multimédia et transmissions radio et TV. 

· Stratégie désormais classique : HSBC, la banque de HK, prend le 9 octobre 10% des parts des assurances Ping’An, n°2 du marché « vie » (29%). L’assurance a augmenté son chiffre de 43% en 2001 dans le secteur « vie » et de 15% en « non-vie ». Avec l’OMC, l’étranger va pouvoir prendre 50% des parts de JV-Vie, et 51% en non-vie. C’est donc, pour HSBC, un 1er pas – parmi 30 groupes étrangers, qui pour l’instant, n’occupent qu’1% du marché – protections nationales obligent. L’investissement de HSBC sera de 600M$ – sous réserve d’accord de la CIRC et d’autres.

NB 1: avec l’import massif de crédits et savoir-faire étranger, on assiste en peu d’années à une explosion du potentiel d’assurances en Chine.

NB2 : cerise sur le gâteau, HSBC obtient aussi la seconde licence étrangère pour faire de la e- banque – elle va ajouter la Chine à son réseau de 3,6M de clients depuis 19 pays. Service pour l’instant à perte, mais qui vise l’ouverture bancaire imposée par l’OMC.

· 1er exportateur mondial de DVD aux normes MPEG2 (10,5M d’appareils en ’01, +275%), la Chine commence à rémunérer les détenteurs des brevets. Depuis 2 ans, les palabres entre 12 groupes mondiaux et 50 chinois défendus par la CAIA (China Audio Industrial Assoc.) faisaient du sur-place. Avec les profits qui entrent, les choses se normalisent. Pour éviter une averse de plaintes à l’OMC, Toshiba, Matsushita, JVC, Mitsubishi Hitachi et Time Warner avaient reçu 4$ de royalty par DVD exporté (12,5M dès 01). Aujourd’hui, la CAIA s’engage à payer 5$ par machine à Sony, Pioneer et Philips.Reste à trouver une compensation à Thompson, Dolby, DTS et MPEG-LA, pour leurs systèmes de décodage et de compression audio et vidéo. Cet accord très technique, en apparence anodin, est un des premiers par lesquels des industries chinoises s’affranchissent du défaut de piratage industriel.

· Lufthansa rajoute au 29 octobre un vol entre Shanghai et Munich : entre ses ports allemands et les 3 chinois (Pékin, Shanghai, HK), la Hanse de l’Air en est à 28 vols par semaine -et ce n’est qu’un début : Lufthansa a obtenu pour l’an prochain 25 vols hebdo rien que pour Pékin, 36 en 2004, tandis que deux groupes allemands (Condor et LTU) s’apprêtent à atterrir -ce dernier à Chongqing. En face, Eastern et Air China effectuent ensemble 14 vols hebdo – et 38 vers l’UE.

NB : cette vive progression des échanges sino-allemands s’accompagne d’une plainte française auprès de Bruxelles. Berlin et Pékin ont signé avant l’été une convention bilatérale permettant l’admission de touristes chinois en RFA. Or, ce domaine est de la compétence de l’UE, et un accord européen achoppe, du fait du refus chinois de récupérer les migrants chinois irréguliers -tandis que l’accord sino-allemand laisse ce point non réglé. Désormais, ou Chine et UE signent l’accord, ou la plainte française suit sa course vers la cour européenne de Luxembourg. Pour Paris, l’accord sino-allemand a pour effet de détourner un circuit de touristes chinois qui, une fois en RFA, vont droit aux « vrais » sites touristiques européens – en Italie et en France !


Temps fort : Nouvelle loi des fusions-acquisitions

Après 3 ans de réflexion, la CSRC, la Commission de régulation boursière, s’apprête à prendre une mesure capitale pour l’avenir du secteur public, industriel, boursier voire financier chinois : effectif le 1er décembre, le droit de reprise par le privé et l’étranger des 1200 EE listées – soit un feu vert indirect à l’entrée des firmes étrangères en bourse chinoise.

Le texte prévoit la fusion-acquisition d’Entreprises d’Etat par des Cies non étatiques,et admet les échanges d’ actifs ou de titres -par rachat amical, appels d’ offre, enchères. Il impose qq règles de fair play, telle celle de fixer le deal après avis d’administrateurs indépendants, ou d’annoncer à l’avance toute tractation de reprise. Il fixe aussi à 30% le niveau de la «minorité de contrôle». Dans tel cas, il assouplit la règle, qui imposait un appel d’offre systématique, sauf lors de cession entre corps de l’Etat. 2 autres dispenses sont introduites- si le groupe racheté est «en difficultés graves», ou si la vente résulte d’une décision de justice. De la sorte, les reprises seront moins onéreuses – tombe un frein aux concentrations.

NB 1 : une ordonnance de 1995 du Conseil d’Etat, interdisait à l’étranger tout achat de parts non listées d’Entreprises d’Etat en bourse. Or rien ne précise si, et quand cette prescription tombera. Aussi les analystes n’attendent pas de ces textes qu’ils permettent de combler d’immenses appétits d’acquisition étrangère dans l’économie chinoise.

La CSRC choisira ses cas au coup par coup, comme dans le cas de la reprise de Shenzhen Development Bank par  NewBridge (VdlC n°32). L’objectif avoué est d’améliorer la qualité des EE cotées, plutôt qu’induire une vague d’IDE (déjà présents de toute manière).

NB 2 : ce règlement intervient sur un marché promis à une forte expansion : les fusions portaient dès 2000 sur 44MM$. Jusqu’alors, elles étaient internes à l’Etat, et n’amélioraient souvent ni les groupes, ni la bourse. A présent, la réalité du marché (les forces privées, étrangères, non protégées) est conviée au banquet !


Petit Peuple : trois éclairs étranges et frais

· La Chine vit un automne ébouriffé, entre la fin abrupte de l’été indien et les 1ers froids, celle de la fête nationale et le retour du labeur, la fin d’un pouvoir et l’arrivée d’un autre. Voici trois scènes prises sur le vif à travers l’empire, offrant une vision en coupe fraîche du changement social.

†pour survivre à la contraction du nombre des enfants des villes, les écoles ont l’impérieux devoir de faire du chiffre, et pour cela, tous les moyens sont bons : dernièrement on re-sépare garçons et filles, réunis par Mao. Mais sans leurs quilles à la vanille, les garçons s’ennuient; sans leurs gars au chocolat, les filles font de même: résultat, les classes du lycée de l’université polytechnique (Pékin), sont devenues mortelles !

†comme en 1èredivision de football, Beida, l’université de prestige de Pékin, afin d’améliorer son image et augmenter ses revenus, veut éliminer, 2%/an des étudiants les plus cancres. Ceci, quoique les places aient été gagnées au prix du sang (des jeunes, et des parents): seuls 4% des jeunes parviennent à l’université chinoise.

Ð durant les crues d’août dans le Hunan, 1000 taulards de la geôle de Yueyang se sont bien comportés: pendant 18 jours de débandade, loin de chercher à jouer les filles de l’air, à  tian gao, huangdi yuan («le ciel est haut, l’empereur est loin»), ils ont fait non la belle, mais la chaîne des seaux et des sacs de sable. Pour leur bonne attitude, les 5 meneurs ont été libérés, et 7 autres ont vu leur peine allégée !