La lutte anti-corruption reçoit d’Europe un soutien inattendu, sans doute aussi embarrassant.
La fuite informatique de HSBC, SwissLeaks, évoque en effet l’existence de 106.000 capitalistes du monde entier, ayant déposé discrètement des avoirs en Suisse. Parmi eux, quelque milliers de Chinois, y compris 248 de haut rang, ayant « passé » un total de 500 millions de $. Sont cités :
– Deng Jiagui, beau-frère du Président Xi Jinping (mari de sa sœur Qi Qiaoqiao);
– Wen Yunsong, fils de l’ex-1er ministre Wen Jiabao et Liu Chunhang, mari de sa fille Wen Ruchun ;
– Hu Yishi, neveu issu de germain de l’ex-Président Hu Jintao ;
– Wu Jianchang, gendre de Deng Xiaoping, époux de sa fille Deng Lin ;
– Li Xiaolin (cf photo), fille de l’ex-1er ministre Li Peng.
En sus de ces personnages politiques, la liste comporte aussi un nombre de noms célèbres pour leur fortune et/ou les empires industriels qu’ils ont fondé. Parmi ceux-ci (la liste n’est nullement exclusive) :
– Ma Huateng et Zhang Zhidong, co-fondateurs de Tencent, à la tête des portails QQ et Wechat, aux centaines de millions d’usagers ;
– Yang Huiyuan, 34 ans, la femme la plus riche du pays (immobilier) ;
– Zhang Xin, co-fondatrice du groupe immobilier SOHO.
Le cas de Li Xiaolin est spécialement remarquable, en tant que patronne d’un des plus grands consortia de génération électrique du pays.
Plusieurs des plus hauts personnages de la République, aujourd’hui pensionnés, sont réputés avoir été « observés » par la CCID, mais non enquêtés. Tout se passe comme si le Parti, par souci d’unité et d’harmonie interne, épargnait ses plus hauts « tigres ». Mais si quelques uns des proches des plus importants leaders apparaissent mentionnés par la liste SwissLeaks, l’équipe dirigeante peut-elle être amenée à réagir ?
A ce qui semble, assez probablement, la réponse sera « non ». En effet la convergence de personnalités issues de mouvances si opposées, réunies dans cette situation présente rend la solidarité encore plus nécessaire que de routine.
Sommaire N° 6-7 (XX)