Société : Le baby-boom fait long feu

En 2014, la Chine édictait un assouplissement de son planning familial : les couples, dont l’un des parents est enfant unique, pourraient concevoir un second enfant. Des 11 millions de couples éligibles, l’Etat attendait 10 millions de naissances supplémentaires sous 5 ans. 

12 mois plus tard, c’est une mauvaise surprise. Seul un dixième des couples a opté pour faire valoir son droit. D’après l’expert He Yafu, le résultat se soldera par 700.000 naissances par an, le tiers du nombre attendu. En haut lieu, les responsables semblent très attachés à la structure du planning familial, contrairement aux scientifiques tel le professeur Gu Baochang de l’université Renmin, qui déclarait dès 2013 : « le planning n’a pas besoin d’être ajusté, ce qu’il lui faut, c’est disparaître ». Experts et politiciens savent que la population entame son vieillissement, qui va accélérer au point qu’en 2050, un jeune soutiendra la pension de quatre personnes de plus de 60 ans, rendant urgent la complétion d’un système de retraite et d’accueil du 3ème âge, aujourd’hui embryonnaire.
A cette timidité de l’Etat à démanteler le planning, et à la léthargie des parents à procréer une seconde fois, on distingue une série de raisons.

La première cause est le coût global très élevé (éducation, loisirs) d’un seul enfant. Envisager de doubler ce budget est rédhibitoire pour de nombreux couples.
De plus, pour les mères, mettre entre parenthèses une deuxième fois leur carrière, peut s’avérer dissuasif.
Autre cause : la pollution, le stress de la vie moderne, la baisse de qualité de l’environnement et des aliments. Elle influe sur la santé et sur la qualité reproductive des hommes comme des femmes.
Enfin, la réticence de l’Etat à casser sa « police des berceaux » – réticence idéologique aussi bien que pratique. En effet, le niveau local y perdra le bénéfice de 4,6 milliards de $ de taxes d’enfant illégal, qui font vivre plus de 7 millions de cadres de cette administration tentaculaire. 

Pour que la Chine se mette à concevoir, une 2ème fois, il faudra de toute manière plus qu’une abolition du système. Comme en France, championne de la fécondité en Europe, la relance pourrait passer par des allocations, subventions et autres aménagements.

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