Entre Chine et Corée du Nord, la relation n’a jamais cessé d’être complexe et secrète.
La course à la bombe du Petit Poucet stalinien angoisse Pékin : le 26/05, Wang Yi, ministre des Affaires étrangères, déclarait gravement à Park Geun-hye, Présidente de Corée du Sud, que son pays est prêt à « assumer la responsabilité de libérer la péninsule coréenne du péril atomique. » Mais Pyongyang ne l’entend pas de cette oreille et annonce d’autres tests nucléaires pour cette année. Aussi pour l’en dissuader, Pékin coupe pour 4 mois ses livraisons de fuel, de 50.000 tonnes par mois.
Pourtant, la Corée du Nord devrait s’en trouver bien peu incommodée : Duowei, réseau d’information chinois émigré, estime à 500.000 tonnes les volumes de pétrole entrés « au noir » de Chine au Pays du matin calme, depuis janvier 2014. En outre, le boycott ne concerne que l’été, période où la Corée septentrionale n’a plus besoin de se chauffer…
Malgré ce léger « froid » entre les deux pays, l’amitié continue : le 28/05, un nouveau pont débute sa construction sur la rivière Tumen, de 800m de long, pour un coût de 22 millions de $.
Il faut donc maintenir des échanges, mais point trop n’en faut : la Corée de Kim Jong-un (cf photo) se lance dans un vaste programme de démolition de toute construction à moins de 200 mètres de la frontière, sur les 270km d’espace que traversent les principales routes de défection vers la Chine. Cette migration massive est surtout due à des causes économiques. Et si Pyongyang ne parvient pas à l’enrayer, c’est à cause de la corruption de son armée, qui pour un petit cachet, laisse passer les fuyards —voire, leur sert de guide vers la liberté.
Sommaire N° 22