Pas de chunjie (nouvel an lunaire) sans hongbao (enveloppe rouge), étrennes que les ainés offrent aux plus jeunes.
Tencent, groupe créateur du réseau social WeChat (Weixin, en chinois) a frappé fort en lançant son service gratuit de hongbao (cf photo) <p> Enorme succès : en 24 heures, 5 millions d’usagers envoyèrent 75 millions de hongbao en petits montants, via sa banque virtuelle Tenpay, instantanément reçus par les bénéficiaires. Les donateurs pouvaient bien sûr envoyer une certaine somme à une personne bien précise, mais ce qui ravit tout le monde fut le jeu proposé : choisir un montant global pour toute une liste d’amis, que le logiciel partageait ensuite de manière aléatoire.L’incitatif ludique était assez fort pour dépasser la crainte de donner ses coordonnées bancaires, et les utilisateurs ont adoré envoyer des souhaits sustentés d’étrennes, plus crédibles que de simples vœux pieux.
Tencent y gagne : il acquiert l’adresse bancaire des usagers, à qui il propose des services comme régler sa note de taxi pékinois ou acheter un ticket de cinéma. Surtout, il dame le pion à son rival Alibaba qui avait inventé au chunjie 2012, le hongbao virtuel sur son service de messagerie mobile Laiwang. Mais cela avait été un flop, Laiwang n’ayant guère plus que 10 millions d’utilisateurs. Beau joueur, Jack Ma, patron d’Alibaba, a pourtant des soucis à se faire : Alibaba reste certes n°1 du commerce online, mais Sina Weibo (réseau social dont Alibaba est actionnaire) est en train de dévisser et le dernier coup de WeChat ne fait qu’accélérer la migration des clients de l’un vers l’autre !
Sommaire N° 6