Insolite, ce projet de
Wang Jing, milliardaire pékinois. En 2020, il veut ouvrir au Nicaragua, un canal rival de celui de Panama ( cf photo), capable de traiter les plus grands bateaux du monde (18000 TJB). Cette semaine à Pékin, 21 hommes d’affaires et politiciens latino débarquaient, dirigés par L. Ortega, le fils du Président, pour convaincre. La HKND, compagnie de Wang, possède la concession du canal pour 50 ans.
A 41 ans, Wang Jing « pèse » selon Forbes 1,4 milliard $. Son groupe d’affaires, Xinwei (pièces téléphoniques) a été visité par des grands noms du pays, dont Xi Jinping, et le projet est soutenu par le consortium ferroviaire CRCC – Pékin est derrière !
Mais bien des questions interpellent sur sa viabilité.
Pourquoi un second canal, quand Panama en cours de doublement de capacité pourra accueillir presque autant ?
L’export du gaz de schiste américain, par lequel Wang Jing justifie l’ouvrage, ne serait rentable qu’avec de très gros navires – mais ce canal, triple en longueur de Panama, pose des problèmes techniques (relief, stabilité, zone sismique) et peut-être insurmontables.
Un autre atout serait de renforcer la présence chinoise aux portes des Etats-Unis (mais avec quel bénéfice ?), et enfin, d’aider le Nicaragua à « rechanger de Chine », la patrie du sandinisme ayant opté pour Taïwan en 1990.
Mais payer 40 milliards de $ (coût minimal) pour arracher à Taiwan une de ses 21 voix à l’ONU, semble déraisonnable. En définitive, la motivation primordiale pourrait bien être le goût du challenge, enraciné dans la mentalité chinoise.
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Jean
16 décembre 2013 à 08:4640 milliards de dollars, si le gouvernement chinois est derrière, c’est une goutte d’eau pour ‘récupérer’ le Panama (et la face), mais ce qui est plus problématique, c’est la stabilité pas seulement sismique mais politique du pays. Ce nouveau canal serait-il un bon placement à long terme?