Sport : En Chine, le tennis monte au filet

Pour la jeunesse chinoise, le tennis est une révélation—peut-être le successeur de la gym obligatoire matinale que pratiquaient leurs parents sous Mao. Portés par le succès de Li Na (championne 2011 à Roland Garros), des clubs fleurissent partout, ainsi que 30.000 cours pour accueillir les 14 millions d’amateurs et de pros, générant 4 milliards de $ de revenus par an (source Tom Cannon, professeur à l’université de Liverpool). 

À la télévision, sur les différentes chaînes (dont CCTV-Sports), le tennis est le 3ème sport le plus suivi, après le football et le basketball. Sur ce phénomène social et cette véritable niche d’affaires, nous vous proposons ce petit dossier, réalisé en symbiose avec Marketing-Chine, site partenaire.

Zhang Ze, l’espoir au masculin 

2011 fut l’année de consécration pour Li Na, première Chinoise à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem. L’enfant terrible du tennis chinois (cf portrait VdlC n°24-2011) avait choisi de s’affranchir de ses supérieurs, qui régentaient jalousement jusqu’alors la vie des athlètes (training, vie privée, cachets amassés en compétition ou en pub). Elle se mit à revendiquer ses valeurs et besoins propres : « pourquoi devrais-je porter sur mes épaules le pays entier ? Je ne suis qu’une joueuse de tennis ! » devait-elle s’exclamer à Wimbledon en juillet 2013. 

Mais si les tenniswomen chinoises se lancent à l’assaut du peloton mondial, leurs homologues masculins peinent encore à l’arrière. Peut-être est-ce le fruit d’une surcompensation féminine, pour rattraper la discrimination des genres. Pas seulement en sports mais aussi aux études, la chinoise « essaie plus fort » que le « petit dragon » gâté de naissance, et se montre plus accrocheuse et plus souple que lui. 

Ainsi, logiquement, l’autorité de tutelle, l’Association chinoise de Tennis s’est donnée pour objectif de produire des champions mondiaux mâles. Elle s’en est donnée les moyens en recrutant le Français Guillaume Peyre (ex-entraîneur de Richard Gasquet) pour chauffer l’équipe nationale, notamment pour la coupe Davis. Après quelques mois, Peyre se montre confiant quant au potentiel de percée de ses poulains. Surtout depuis l’arrivée de Zhang Ze (photo), un jeune de 23 ans, d’1m88, passé en mai, 148ème au classement ATP et champion de Chine. 

Un marché natif, démesuré, solvable et motivé

Comme en tous sports, la Chine applique sa stratégie systématique de montée en puissance en s’appuyant sur des entraîneurs et sur des groupes étrangers détenteurs de matériels d’avant-garde, attirés par la perspective d’un marché géant, natif, solvable et motivé. Telle la PME Tecnifibre, experte en sports de raquettes (tennis, squash, badminton), partenaire officiel de l’ATP World Tour qu’elle approvisionne en raquettes, cordages et accessoires. Depuis 2011, Tecnifibre est en Chine pour contribuer au développement local du tennis, en accompagnant les nouveaux professionnels. 

« Ici, tout est hors normes », évoque G. Ducruet, responsable marketing. « Dès mon premier voyage, j’ai été frappé par cette envie et cet engouement autour du tennis. On a vraiment l’impression que tout est possible, que construire de beaux clubs n’est pas un problème… Bref, que tous, autorités comme athlètes, veulent vraiment faire de leur pays un sanctuaire tennistique de niveau mondial ! ». 

Ainsi Tecnifibre est prête à s’impliquer, sans perdre de temps : « en féminin, on y est déjà, avec des étoiles confirmées telles Li Na ou Zheng Jie. Mais côté masculin, tout reste à faire. Pour nous, être présents maintenant, c’est un peu s’inscrire dans l’histoire du tennis ». L’atout majeur de Tecnifibre est l’entraineur G. Peyre, son ambassadeur. « Ma relation avec Tecnifibre dépasse aujour-d’hui l’affectif. D’abord car je crois en la qualité des produits. J’ai personnellement orienté Zhang Ze sur Tecnifibre. Il s’est converti à une raquette performante, la T-fight… »

L’esprit Roland Garros à Pékin & Chongqing 

En 2012, Pékin lança « Roland Garros à Beijing », son festival du tennis en simultané avec le tournoi parisien. Il attira plus de 100.000 visiteurs. En 2013, la seconde édition se tint (05-09/06) au cœur de la ville, au « Place » où un court en terre battue attendait les amateurs adultes et pour les enfants, un terrain de mini-tennis. Jamais à court d’idées, les promoteurs offraient des animations de « Jump Tennis », de « Longines Smash Corner » ou encore le « Winners podium » permettant aux fans de recevoir des simulacres de coupes, sur une estrade sosie de la remise des trophées à Roland Garros. Sans compter bien sûr la retransmission en direct, sur le second écran LED le plus long du monde (250m), des matches du tournoi parisien. 

Enfin, démontrant la passion de la Chine pour la petite balle jaune, en 2013, l’événement se déroulait aussi, copie conforme, à Chongqing

Un 5ème tournoi de Grand Chelem en Chine ? 

Cet automne, deux événements se disputeront les feux de la rampe : le China Open et le Masters 1000. 

Depuis 1993, puis 2004 en continu, l’Open masculin et féminin (ATP 500 et WTA 1er) se déroule à Pékin en septembre, à présent sur le site des JO (2008), un complexe à l’air libre et malgré tout à air filtré et climatisé (jusqu’à 5 degrés de moins que la température ambiante). Depuis 2011, il est complété d’un Diamond court de 15 000 places à toit rétractable (au coût de 80 millions de $). 

Dans la foulée, en octobre à Shanghai, suit le Masters 1000, masculin, depuis 2009, au Qizhong Stadium (célèbre pour son toit en fleur de magnolia). Avec 15 000 places et une 40aine de cours, c’est le plus grand complexe tennistique d’Asie.

Ce redoublement d’efforts pour disposer des meilleures infrastructures, ne traduit pas que la rivalité éternelle entre les 2 métropoles chinoises, mais aussi l’ambition de se doter d’un tournoi comptant pour le Grand Chelem, ce qui signifierait créer une 5ème étape, en plus de Paris, Londres, New York et Melbourne. Soit dit au passage, une rivalité sourde oppose la Chine à Melbourne, que Shanghai espérait un instant évincer. Melbourne elle, prétend bien conserver son exclusivité de ce côté du globe. 

Pour l’instant encore, la Chine reste loin du compte. Mais vu l’avancée du pays, son engagement passionné et ses moyens sans bornes, le succès ne devrait être qu’une question de temps. 

Article réalisé avec Marketing Chine, site partenaire

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