Religion : Pékin/Vatican, l’hiver au printemps

Matteo Ricci Guangqi Park ShanghaiEn 2013, la prière annuelle de la chrétienté pour l’église de Chine (24/05) a été moins sereine que d’habitude. Le pape François a exhorté les Chinois à rester loyaux au Vatican. Ce raidissement va à rebours des dernières années qui avaient été consacrées au rapprochement. Depuis 2000, toujours plus d’évêques étaient nommés conjointement. 

Vers 2010, Benoit XVI déclarait le schisme comblé entre églises officielles et de l’ombre : à la tête des diocèses, presque tous les évêques avaient reçu la bénédiction papale. 

Tout bascula en juillet 2012, quand Thaddée Ma Daqin fut assigné à résidence, pour avoir prétendu quitter l’Association Catholique Patriotique de Chine (ACPC), l’organe de contrôle officiel, le jour de sa consécration à la tête du diocèse de Pékin. A la même époque, la Curie condamnait la nomination unilatérale par Pékin d’un autre évêque, sans l’accord papal. Que s’était-il passé ? Le rapprochement se faisait au détriment de l’Association Catholique Patriotique de Chine et de la Conférence Episcopale (étatique), au point de menacer leur légitimité et leur fortune, les biens de l’église, héritage du passé. 

Puis en avril 2013, l’église officielle a durci les règles de consécration : impossible désormais d’élire un prélat sans l’accord de la Conférence. Au risque de voir des diocèses recommencer à élire des évêques secrètement. Le schisme est revenu. 10 ans de rapprochement sont rayés de l’histoire, et les rapports Pékin-Vatican, au plus bas. 

NB : une figure vénérable fait les frais de ce froid, Mateo Ricci (cf photo), l’introducteur du catholicisme en Chine devra attendre des temps meilleurs, pour sa canonisation, qui dépend en définitive du climat actuel.

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