A Kiruna (Suède, 18 000 habitants), une des villes les plus au Nord de la Terre, le 16/05, le Conseil Arctique a admis en son sein la Chine, comme observateur. En même temps que l’Inde, l’Italie, le Japon, la Corée et Singapour. C’était sa 3ème tentative, après les échecs de 2006 et 2007. Son ton a changé aussi : finies, les remises en cause par des militaires chinois de la légitimité du Conseil Arctique à gérer cet « espace propriété de tous les pays ».
L’ouverture par le Conseil Arctique est une décision de bon sens : la région polaire est un trésor en friche pour l’humanité, qui devra être gérée et protégée – impensable sans l’entrée en jeu de nations non-riveraines, notamment de la Chine, premier émetteur mondial de CO2, cause d’une fonte deux fois plus rapide que prévu des glaces polaires.
L’intérêt de la Chine au Conseil Arctique n’est pas de négocier des accords miniers et pétroliers (elle peut le faire directement avec les nations riveraines) mais de discuter les règles des nouvelles routes maritimes vers Europe et Amérique, raccourcies d’un tiers, et du partage de ces pêcheries. La Chine au demeurant, prétend protéger cette « nouvelle frontière », dernier désert naturel vierge entre USA, Canada, Scandinavie et surtout Russie.
Plaidant pour une concertation et une approche prudente, elle prépare trois expéditions scientifiques dans la région pour 2015. Ce sera l’occasion pour elle, si elle joint l’acte à la parole, de démontrer sa maturation rapide aux responsabilités de puissance, envers notre mère commune la planète bleue.
Sommaire N° 18