Agroalimentaire : Céréales – la soudure fragile

Légende photo : Li Keqiang en visite dans la campagne du Jiangsu (fin mars 2013).

À la sortie de l’hiver, en dépit d’une productivité plus qu’honorable, la Chine reste déficitaire en céréales. 

En blé, où elle est premier producteur mondial avec 118 millions de tonnes (23%) en 2012, ses prix ont grimpé de 23% sous l’effet d’une politique à long terme d’encouragement, mais aussi de la sécheresse, et de l’exode rural. 

En maïs, l’import des USA a doublé, à 5 millions tonnes. Pour 2013, l’Etat comptait bien revenir « à la normale ». Or, l’hiver rigoureux fait que la récolte sur le Dongbei, principal grenier national, sera humide, vulnérable à la moisissure, forçant à importer encore plus à 7 millions de tonnes.

De la sorte, en céréales, la Chine voit sa dépendance croître et ses fournisseurs traditionnels ne suffisant plus, elle s’adresse ailleurs, Argentine ou Brésil. 

Le coût est exorbitant (23 milliards de $ aux seuls USA en 2012), mais vu l’étroitesse du marché mondial, il n’y a pas le choix. Pour Xi Jinping et Li Keqiang, cette vulnérabilité est le plus fort incitatif pour accélérer la réforme agraire, à commencer par la remise en cause du droit du sol (bien d’Etat inaliénable), pour encourager le paysan, devenu propriétaire, à prendre des risques pour investir… D’autres réformes se préparent. 

Juste achevé par une équipe sino-américaine, le séquençage de l’ADN du blé (génomes « A » et « D ») promet des semences hybrides plus productives et de meilleure qualité. Couplées au remembrement et à la mécanisation, elles promettent sous 10 ans, 70 quintaux par hectare en maïs, au lieu des 50 actuels. Assez pour renouer avec l’autosuffisance, pour le plus grand bien d’un tiers monde africain ou asiatique qui lui, ne pourra se passer du monde extérieur pour sa nutrition…

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