Société : L’ANP inquiète pour ses têtes chenues

Le 28/12, le bureau du Parlement (ANP) adopte un amendement controversé à la loi de protection de la vieillesse : les enfants doivent rendre visite « régulière » aux parents et les « respecter ». 

Comme levier pour appliquer la loi, un tuteur nommé par le vieillard peut faire appel aux autorités « si (l’enfant) néglige ses devoirs, ou lèse les droits de la personne âgée ».
Ce texte, qui a mis près d’un an à être voté, est impraticable – il omet de préciser des détails tels la fréquence des visites ou la nature des services à effectuer (comme laver le linge, apporter à manger, payer ses notes de médecin).
Mais il est extrêmement révélateur du désarroi du pouvoir, face à l’évolution de cette société qu’il a lui-même si minutieusement formée et pilotée depuis 1949. 

Il découvre un conflit frontal entre la tradition confucéenne de piété filiale, conçue pour un milieu rural, et l’urbanisation sauvage qui sépare les familles – plus de 50% des citadins vivent loin de leurs parents, parmi lesquels les 252 millions de migrants, dont les parents sont restés au village à garder les petits enfants. Lesquels vieux parents, en vaste majorité, sont sans pension. Surtout, ce troisième âge chinois souffre de l’abandon : faute de voir leurs enfants, bon nombre perdent l’envie de vivre. 

Le problème est immense, du fait d’une lame de fond de vieillissement qui pointe à l’horizon. La Chine a peu de temps pour inventer une nouvelle culture, un nouveau rapport. Et cela ne se fera pas par une loi…

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