Xi Jinping a pu libérer un soupir de soulagement suite à la réélection d’Obama, voyant en lui un atout à son propre avenir.
Pour débloquer le train de réformes de fond que Xi Jinping médite, il lui faudra dépasser les objections des anciens, et quel meilleur levier pour cela, qu’une alliance renforcée avec les USA, sous forme de lourdes concessions mutuelles : géostratégiques (Taiwan), commerciales (services), et technologiques (énergies renouvelables). C’est ce qu’offrait Xi à Obama, lors de son voyage aux USA en février.
Un yuan à son niveau maximum témoignait d’ailleurs du soutien discret de la Chine à « son » candidat, en ôtant à son adversaire son argument principal antichinois.
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Depuis 2 ans, suite à la percée de l’APL, l’armée chinoise, en mer de Chine, Obama fait revenir l’US Navy, reprenant ainsi (sous prétexte d’assister la défense des Etats riverains) une zone d’influence perdue 20 plus tôt sous G. W. Bush Senior.
Sur l’autre rivage d’Asie du Sud-Est, la Chine voyait aussi remise en cause sa vieille relation de protectorat. Inquiète de sa présence excessive sur son sol, la Birmanie refroidissait l’alliance chinoise et libérait Aung San Suu Kyi. Or, voici que 9 jours après sa réélection, Obama se rendra au Cambodge (17-20/11 – Sommet de l’Asean) et en Birmanie. Il vient encourager Napyidaw et son dirigeant, le Général Thein Sein, dans sa marche à la démocratie, mais aussi dans sa distanciation d’avec Pékin…D’où une forte irritation à attendre en Chine et un fort défi à relever!
Sommaire N° 37