Pol : Investissements à l’Ouest: primes pour l’étranger

• Un des axes-maîtres du 10e Plan, est l’effort pour développer le Centre et l’Ouest – 19 provinces parmi les plus démunies et les plus instables.

Au terme d’un conclave du Conseil d’Etat présidé par Zhu (Pékin, 19-22 janvier 2000), deux mesures de désenclavement ont émergé.

Fiscale, la première incite les groupes étrangers à s’y installer, moyennant 15% d’abattement sur leurs taxes d’entreprise pendant trois ans. Pour ceux parvenant à exporter (en valeur) 70% de leur production, ce qui reste des taxes sera encore réduit de moitié dans la même période, jusqu’à un seuil de 10%.

La seconde mesure, tient au percement de huit axes radiaux Nord-Sud et  Est-Ouest, allant de quelques centaines de km à la traversée du pays. D’autres projets moins avancés et volontaristes, visent l’envoi à l’ouest, de "cerveaux" de retour de l’étranger, renforcer son potentiel technologique. On imagine les pubs à Harvard ou au MIT : «Revenez au pays -on vous enverra à Urumqi!»

• Leader d’un Timor Oriental encore dans les langes, Xanana Gusmao, (Pékin 25-27 janvier) a choisi "sa" Chine.

Le pouvoir socialiste lui offre 6MUSD pour la reconstruction du pays. T

aiwan pourrait avoir offert bien plus (pour une ambassade, en février 1999, il aurait versé 1MM USD à la Macédoine). Mais Timor n’a peut-être pas le choix. Sa survie immédiate est liée à l’entretien d’une force policière de l’ONU sur son territoire, à laquelle la Chine participe directement et dont le maintien dépend, entre autres, de la R.P. Chine, membre du Conseil de Sécurité.

• Après des mois de tergiversations, Pékin dévoile un embryon de législation de contrôle d’Internet : diverses mesures doivent imposer aux groupes de services sur la toile une "auto-censure" d‘information afin de prévenir la fuite des "secrets d’Etat" (non définis). Par défaut, l’Etat pourrait intervenir, voire fermer le site.

Autre réglementation protectionniste: toute firme importatrice d’outils (télécom, informatique) comportant des systèmes d’encodage doit "s’enregistrer".

 Dans les deux cas, les risques de dérapage sont évidents. Sur les sites Internet, home du e-commerce, tout appauvrissement ou ralentissement du message seraient suivis d’une baisse de l’intérêt du public, menaçant de mort cet outil sur lequel Pékin fonde en partie ses espoirs de relance.

De son côté, le contrôle des systèmes de cryptage, par une administration elle-même pas toujours "sous contrôle", remet en cause la propriété intellectuelle des firmes étrangères, et la confidentialité de toute opération. Fort conscient de la contradiction, le pouvoir, semaine passée, multipliait les gestes pour rassurer : "un cadre réglementaire vaut mieux que la jungle; on n’en est qu’au début; faites-nous confiance.

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