La session du Parlement cantonais (Guangzhou 22-25 janvier) avait pourtant rondement démarré, avec ses tautologies de bilans auto satisfaits, le PNB de 102MM USD (+9,4%, face aux +7,1% du niveau national) et les exports de 78MM USD (+2,7%).
Et pourtant la province, pour 2000, ne se dote que d’objectifs timides: un PNB de +8,5%; des exports de +2%, des ventes de +12% (contre +14% en 1999). A en croire le patron du Plan, Huang Weihong, tous les indicateurs seraient défavorables. Consommation intérieure faible, pression étrangère sur l’industrie d’export, baisse du soutien de l’Etat (reporté sur l’Ouest du pays), tous ces facteurs imposent le retour à une croissance soutenable, autour des marchés ruraux et de la relance d’une demande en biens et services chez une société paysanne pauvre (revenu moyen = 3 269 Yuan/an, soit 40% du citadin).
Une alarme a sonné durant ce congrès: avec + 27% depuis 1999, le crime explose, économique surtout (533000 cas, pour 15MM USD). 15000 convicts en ont pris pour 5 ans au moins – la mort pour un chef des douanes, la prison à vie pour un Secrétaire du Parti, 10 ans pour un banquier racketteur d’1,3MMY.
Mais peut-être ce bilan lucide est-il signe de prise de conscience, début de remontée?
He Yinkun, Chef provincial de l’Environnement, est tombé dans l’enfer qu’il avait créé.
Les édiles de Foshan (2,7M d’habitants, en banlieue de Guangzhou) se plaignirent de leur eau polluée par 17 usines de galvanoplastie, toute bénies par M. He. L’audience accepta d’autant moins son rapport, que son n°2 refusa sous les huées, de s’excuser. La censure fut votée par 23 voix contre 5: une 1ère historique en ce pays. Ce qui ne change
rien à l’existence du bureau de l’environnement: le vote n’a, pour l’instant, de valeur que morale. Mais il aura perdu la
face – ce qui n’est pas rien, en ce pays.
Sommaire N° 4