S’il est un domaine où la Chine superstitieuse résiste à l’avènement des lumières, c’est bien celui des naissances de ses enfants – que l’on préfère à heure "propice". En 1999, de nombreux couples se sont adonnés à ce jeu insolite, tentant de faire "l’enfant du millénaire", à minuit tapant, au 1er janvier 2000. A cette loterie, parmi les perdants, figure Jin Yihua, de Jiamusi (Heilongjiang). La Grande nuit venue, violant sa promesse d’une césarienne, l’obstétricien signifia à sa cliente qu’elle devrait en passer par la voie naturelle. Ce qu’il ne lui dit pas, fut la présence d’une meute de journalistes aux portes de la salle d’accouchement, et le fait que le "record" ne comptait plus en cas de recours au bistouri. Il en résulta un enfant malformé. Instruite de l’affaire, la Commission des Erreurs Médicales a sans hésiter débouté la plainte. A présent, le couple militerait pour obtenir le changement du nom de l’établissement : "Hôpital pour la Protection de la Mère et de l’Enfant" (ça ne s’invente pas!).
Tous les matins, cet élève de 5ème prenait son cartable, embrassait sa mère et sortait. Toutefois, au lieu de se rendre à son collège n° 86 de Xi’an (Shaanxi), il faisait la buissonnière, attendant le soir pour rentrer chez lui. Suite à quoi, il s’imposait le martyre de feindre faire ses devoirs. Ce n’est qu’au bout d’un an que ses parents découvrirent son manège. La raison était la bande de racketteurs en culottes courtes (de 9 à 14 ans) qui l’avaient battu et taxé dix fois, pour 500Y au total. Quand sa maman décida d’alerter la presse, elle fit une nouvelle découverte navrante : tout le monde avait tout su, au premier jour, et personne n’avait rien dit. 31 mères d’autres victimes signèrent sa pétition. Les commissariats avaient "d’autres chats à fouetter". Des professeurs aigres rejetèrent la faute sur les parents "qui donnent trop d’argent de poche". Ceux-là rétorquèrent qu’ils payaient en toute connaissance de cause, en l’absence de protection publique, pour éviter à leurs petits la "baston"… La faute, conclut la presse, est à toute la ville, et révèle une intense misère de communication. Avec une mention spéciale pour le collège n°86 qui n’a pas réussi à détecter l’absence d’un de ses élèves, pendant toute une année.
Sommaire N° 18