L’incident qui suit diffuse une lumière rare sur le rapport complexe entre administration, presse, Pékin et provinces. Après 6 mois d’enquête, China Economic Times dénonce à Taiyuan (Shanxi) une série périmée de vaccins périnataux contre encéphalite, hépatite B et rage, ayant causé entre 2008 et 2009, 4 morts et 74 cas de maladies.
Pour empêcher les hôpitaux d’utiliser des produits rivaux moins cher, l’office de santé provincial apposait aux boites des stickers. Mais comme ceux-ci ne collaient qu’à température ambiante, un dirigeant (non médecin de formation) avait fait stocker les vaccins hors climatisation. Chen Taoan, haut cadre, avait averti «30 fois en 2 ans» contre cette erreur sotte, puis en désespoir de cause, prévenu la presse locale. Laquelle, comme toujours en tel cas, pour se protéger, avait repassé le dossier à China Economic Times, à Pékin, hors de portée de représailles de la province. Dès décembre 2009, l’office avait démis le rond de cuir fautif. Après parution de l’article, il a nié en bloc et démis aussi Chen, l’homme par qui le scandale arrivait. Fort gêné, le ministère, qui apprenait l’affaire par la presse, annonce une contre-enquête.
NB: le cas ne doit pas remettre en cause l’acquis remarquable du pays en vaccination infantile. Selon les maladies périnatales, ses bébés sont vaccinés de 91 à 99%, source de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Sommaire N° 11