Argent : Du rififi chez KFC

Bien préparée, répétée depuis des années aux USA, la promotion de Kentucky Fried Chicken ne pouvait que réussir—en principe. Une fois en possession d’un coupon téléchargé sur le site chinois de KFC, les 100 heureux gagnants pouvaient se présenter le 6/04 aux comptoirs des 2000 enseignes du rôtisseur de Louisville (Kentucky), pour obtenir (selon les heures) 50% de remise sur trois gammes de produits. Et pourtant, dès la seconde session, tout dérapa. Dans plusieurs villes, les responsables reçurent des milliers de coupons que KFC n’avait même pas encore commencé à émettre—des faux, donc.

KFC fit ce que l’on fait en tel cas, en Amérique: éliminer tout le plan.

Mais c’est alors que les acheteurs se firent violents. A Pékin entre Qianmen et le China World, ils renversèrent le mobilier, pour être tardivement dispersé par la police. A Shanghai Wujiang, ils firent un sit-in jusqu’à 11h du soir. D’autres protestations suivirent à Nankin, Canton, Tianjin, Suzhou. A Pékin encore, un avocat irascible et jeune, porta plainte pour rupture de contrat et infraction aux lois de protection du consommateur, réclamant comme pretium doloris son baquet de poulet à prix cassé et ses frais d’avocat.

Suite à quoi Kentucky, pris entre deux feux, promit d’honorer les coupons…« plus tard », après le retour à la normale.

 

 

 

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