L’économie chinoise poursuit son étourdissante cavalcade.
En octobre, ses ventes en télécom ont atteint +75%, celles de voitures +48%, le commerce intérieur 42MM€ (+10,2%), pour une inflation (IPC) de 1,8% : record depuis 1997.
De janvier à septembre, le salaire urbain a monté de 9% (765$), la croissance atteint 8,5%, celle d’oct. 9,1%.
On s’attend pour l’année à +26% dans l’immobilier, +30% pour l’export, +15% pour la conso électrique (quasi-double des années ‘90).
Mais pour la croissance en 2004, les avis divergent.
Le FMI parie sur 8,5% et la BPdC, sur «plus de 7%». La raison de l’écart est simple: depuis août, l’Etat freine des 4 fers. De janvier à septrmbre, le crédit a baissé de + 50% et de 14,6% en oct. (à 7,4MM$). Le robinet des investissements fixes se referme, en hausse mais ayant chuté de 35% en juin à 22% en oct.. On fait la chasse aux chantiers illégaux : 168.000 cas contrôlés depuis janvier, dont 5 montés en épingle, entre Tianjin, Jiangxi, Shandong, Shaanxi.
Résultat : les experts étrangers et chinois s’accordent à dire que la croissance vit sur ses réserves – la chute est proche. Pékin sait que malgré ses efforts, les banques font une poussée de prêts insolvables, qui grèvent de 21,4% leur capital (l’objectif est de 15% fin 2005) et «200MM€» (selon Zhou Xiaochuan, gouverneur de la BPdC), voire 300, selon le gourou financier US Nicholas Lardy. Une recapitalisation de 40 à 50MM€ se négocie, incompatible avec une surchauffe!
Reste une inconnue dans cette équation, celle de l’action étrangère. Jusqu’en octobre, l’IED continue à croître, de +5,8% et 43,6MM$. Mais octobre a connu une baisse d’1/3 sur 12 mois (3,4MM$). Tous les acteurs mondiaux ont vu leurs exports vers la Chine bondir de 30 à 40% (Japon, Corée, Australie, Taiwan, HK), voire 20% (US, UE).
Comme le relève le FMI, la querelle sur la valeur du ¥ est dépassée : la relance de l’économie mondiale pourrait dépendre d’un signe de la Chine. Et quand Pékin jette de l’eau froide sur son moteur à blanc, la terre retient son souffle…
Sommaire N° 38