Avec l’accord de Pékin (16/3) pour sa joint-venture avec CBA-Brilliance, la tumultueuse saga de BMW en Chine prend un nouveau tournant : d’ici le second semestre, devrait tourner l’usine de 150M² à Shenyang, « boostée » à 450M² 3 ans plus tard, JV à 50% pour le bavarois, 40,4 à Brilliance et 9,5% au gouvernement du Liaoning.
D’ici 2006, l’usine devrait produire 30.000 séries « 3 » et « 5 » et contribuer au doublement des ventes asiatiques de BMW à 150.000. En 2002, BMW a importé en Chine 6700 véhicules.
La procédure d’approbation de la JV n’est pas usu-elle : Pékin n’a pas donné sa licence, mais le feu vert à une étude de marché. C’est que Brilliance sort d’un ouragan, avec la fuite aux US de Yang Rong son fondateur et le transfert de sa propriété (contesté par Yang Rong) à la province. Pour BMW, ce choix pour CBA/Shenyang comporte des risques, mais constitue -sans doute- une opération gagnante :
Risques,
[1] car le groupe de Nuremberg est le 1er à venir s’installer en Chine sur le créneau automobile haut de gamme,
[2] car la province ruinée du Nord Est ne sera pas le meilleur client — il faudra vendre ailleurs-, et
[3] car la mafia y est puissante.
Gain par contre, car
[1] les salaires resteront longtemps modestes, et
[2] dans les voitures de marque, aux prix supérieurs à 500.000Y, les ventes ont triplé en 5 ans en Chine, mais stagnent ou régressent ailleurs dans le monde.
NB: Débouté eu tribunal de Pékin, Yang récidive et porte sa cause contre CBA devant la cour suprême des Bermudes (où le groupe est enregistré) qui l’entendra d’ici quelques mois. Les chances de se faire entendre sont minces : les ports de complaisance ne sont pas là pour torpiller leurs pirates !
Sommaire N° 10