Fin mars, malgré leurs frappes en Irak, les US stationnaient des milliers de GI en Corée du Sud, en plus des 37.000 présents, dépêchaient un porte-avion, et 16 chasseurs supplémentaires. La raison à ce redéploiement est, bien sûr, la montée du ton chez une Corée du Nord tendue comme jamais, qui vient de sortir (11/4) du Traité de non prolifération nucléaire et prétend, après la chute de Bagdad, changer d’objectif, d’un pacte de non-agression avec les US vers une force de dissuasion (nucléaire)!
Pyongyang accueillit (1/04) les nouveaux effectifs US, par son 3ème tir inopiné de missile depuis février, cette fois vers la mer Jaune – et la Chine qui, prétextant une « avarie technique », coupa 3 jours durant l’oléoduc vers son petit allié, (Pékin livre à la Corée du Nord 1Mt de pétrole/an).
Ce qui ne l’empêcha pas de bloquer 8 jours après, une proposition de résolution des US, soutenue par Paris et Londres au Conseil de Sécurité, de con- damnation de la Corée, suite à sa reprise de la course à la bombe. Cette semaine, d’intenses tractations se déroulent entre NY (ONU) et Pékin, autour de la Corée du Nord. Auteur de 70% de l’aide à Pyongyang, la Chine détient une influence indéniable : depuis la guerre d’Irak, Pyongyang s’abstient de déclarations grandiloquentes, ce dont G.W. Bush a discrètement remercié… Hu Jintao! US et UE attendent le moment de voir la Chine lâcher l’encombrant voisin. Tout comme Séoul qui dépêchait coup sur coup à Pékin son conseiller à la Sécurité Ra Jong Il (4/04) et son min. des Affaires étrangères Yoon Young-Kwan (10-12/ 04), et Tokyo qui y envoyait (8/04) un diplomate, Yoriko Kawaguchi. Ce que veut Pékin :
? l’ordre, et avant tout, éviter des frappes US en Corée, pour l’instant peu vraisemblables, mais pas à exclure, et
‚ éviter la nucléarisation de la péninsule, qui entraînerait celle du Japon!
La question ultime étant de savoir jusqu’à quel point Pékin voudra coopérer avec Washington dans ce but—jusqu’au la chute de Kim Jong-il?
Sommaire N° 12