Après J.P Raffarin, en ces temps difficiles, la Chine a reçu (21-27 /04) un autre "ami" plus inattendu : George Fernandes (cf, VdlC N°6), le bouillant min. indien des armées, qui avait osé décrire la Chine en 2000 comme "premier adversaire potentiel" de l’Inde, ce qui avait déplu ici : on voit entre-temps le chemin parcouru!
Peu de détails ont transpiré sur les échanges avec Jiang Zemin (patron de l’armée -l’APL), Wen Jiabao et Li Zhaoxing, ministre des Affaires Étrangères On sait qu’aura lieu en mai, à Pékin, une 2de ronde de discussions sur la coopé contre le terrorisme, et que les capitales veulent renforcer les visites entre états-majors. A été passé sous silence, le vieux litige sur le tracé de la frontière de 4500km.
L’intérêt spécial de cette visite, est que cette fois, le rapprochement vient de l’Inde, en dé-pit de son gouvernement de coalition BJP, ombrageusement cocardier et plutôt mal disposé envers Pékin au départ. Si les choses changent, c’est que Delhi n’a à court terme rien à attendre des US: les 2 pays devant bientôt affronter des élections, et G.W. Bush étant pour longtemps occupé par l’Irak, l’Union Européenne, voire la Corée du Nord.
Entre Chine et Inde, des "coups" à faire ensemble, peut-être, mais aucun amour n’est perdu : tout en envoyant Fernandes à Pékin, Delhi espère exploiter à son avantage la faiblesse momentanée de la Chine, brusquement isolée par l’épidémie. L’Inde rêve de remplacer Chongqing sur les marchés de la moto (195000 exportées au 1er trimestre pour 66M$, +45%), voire Tianjin pour celui du vélo (dont le salon a été annulé). Ce à quoi la Chine rétorque : "le SRAS n’enlèvera pas notre atout ultime : moins cher nous étions, moins cher nous demeurons!"
Sommaire N° 15