Editorial : visages romantiques:Zhou Zhenyi et Mao Yuping,, spéculateurs, sous les verrous!

Alors que l’OMS donne (12/5) l’extrême-onction au SARS / SRAS en Chine, Taiwan exclu, resurgit le vieux conflit interne du PCC qui couvait depuis des mois, occulté par l’arrivée au pouvoir de Hu Jintao (novembre 2002 comme 1er Secrétaire, en mars 2003 comme Président de la République).

L’enjeu : la réforme de la Constitution, lancée par Jiang Zemin, reprise à son compte par Hu Jintao.

La date : au 1er juillet, par un discours de Hu à l’occasion du 80. anniversaire au PCC. Les amendements seraient votés à la prochaine session de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) en mars 2004.

Le compromis provisoire : pour éviter éclatement ou défaite, Hu cherche le consensus sur une réforme limitée, adoptée vite pour éviter tout dérapage démocratique :

[1] maintenir en vie le principe de la dictature du prolétariat,

[2] rechercher une meilleure efficacité du pouvoir, par exemple en renforçant la lutte contre la corruption. Donc, pas question d’aller vers une nouvelle constitution (réclamée par des juristes), « loi fondamentale de la nation et non instrument du Parti ».

Cette réforme comportera un garde-fou conservateur : le centralisme démocratique, équivalent des « 4 points cardinaux » dans la politique d’ouverture de Deng Xiaoping en ’80. Dans cet objectif, 100 clubs viennent d’être interdits (11/6) à travers le pays – associations des amoureux de la valse, la franco- ou russophilie, le Lotus d’or (roman classique licencieux) ou la pêche à la ligne.

Le contenu: Hu Jintao proposerait une démocratie interne au PCC, dont les membres éliraient maires et gouverneurs entre plusieurs candidats. Les assemblées provinciales, ensuite, confirmeraient (ou non). La réforme engloberait le projet de Jiang – protéger la propriété privée, de pair avec la publique (art. n°12). Jiang semble aussi assuré de pouvoir y inscrire sa théorie des 三个代表 sangedaibiao, « 3 représentativités ».

La lutte: Même limitée, cette réforme eût été impossible sans le SRAS qui a rebattu les cartes et renforcé Hu. Les 2 camps marquent des points :

[1] côté des conservateurs, évincés pour incompétence, Zhang Wenkang, l’ex-ministre de la santé (ex-médecin privé de Jiang) est soutenu par une campagne de réhabilitation, et le vice-ministre Gao Qiang le soutient.

[2] en face, pour rédiger cette réforme, Hu a créé un nouvel organe secret dirigé par Wu Bangguo (Prsdt de l’ANP, neutre) : preuve de la priorité absolue placée sur cette démarche! Hu a aussi repris la tête du Groupe directeur «affaires étrangères» dont Jiang Zemin s’est retiré et surtout, où Zeng Qinghong, son lieutenant, ne figure plus: Hu fait (vite) son chemin!

 

 

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