Le 25/04 à Yulin (Shaanxi), 200 hommes de la SREPG, distributeur électrique provincial, se battent avec ceux du State Grid (SGCC , réseau d’Etat) pour la seconde fois en 4 ans, tentant de monter une ligne de 220 KVolts sur le sol du rival.
Tout, en cette affaire, est paradoxal. Au Shaanxi, la SREPG distribue 72% du courant mais ne touche que 30% du marché, SGCC se réservant les meilleures zones. SGCC n’a pas besoin d’offrir le meilleur prix : son tarif en Mongolie et au Shaanxi est de 0,8¥/kW/h, et celui de la SREPG, de 0,4¥/kW/h. Et tout en « régulant » (fixant les prix et les règles du jeu) et autorisant les marchés, la SGCC couvre 88% du pays. Mais en période de crise, usagers et provinces se rebellent, réclamant le meilleur prix. La logique de l’intégration du réseau et des monopoles socialistes atteint ses limites.
Un autre front de cette même bataille se développe à la Cour Suprême, qui édicte de nouvelles règles (08/05) pour faciliter les plaintes des personnes physiques et morales contre les monopoles, en allégeant la charge de la preuve. L’Etat semble soudain percevoir l’intérêt de défendre la société contre les trusts. Pour cause : de 2008, entrée en vigueur de la loi anti-trust, à 2011, 61 plaintes ont été déposées : aucune n’a abouti. Et malheureusement Wei Shilin, avocat de ce genre d’affaires, estime que le pas de la Cour Suprême ne suffira pas tant grande est la puissance de ces Etats dans l’Etat. On reste loin du compte !
Sommaire N° 17