Temps fort : Crise de qualité alimentaire—la rechute

Le 10/02 à Tokyo, ce n’est pas de la santé de leurs monnaies que débattirent les ministres des finances chinois (Xie Xuren) et nippon (Fukushiro Nugaka), mais de celle du consommateur nippon.

Un arrivage massif de raviolis au metha-midophos (pesticide interdit en Chine depuis janvier), venait de ranimer la méfiance envers la qualité des aliments exportés de Chine… 15 jours d’enquête n’ont rien donné : ni chez l’importateur JT Foods, ni chez Tianyang, de Pékin. La faille pourrait provenir, croit Tokyo, d’un sabotage. Ce dont la Chine, sans l’exclure entièrement, doute ouvertement. Au moins, on constate des 2 bords, une volonté sans ambiguïté de coopérer en profondeur pour éviter ce dérapage. Pour donner une idée de l’ampleur du scandale, 606 lycées japonais ont cessé de servir au réfectoire les jiaozi Tianyang, et les chaînes Bamyian et Gusto ont rayé des menus de leurs 4145 restaurants tous les plats « made in China »…

Un malheur ne vient jamais seul: le 11/02, aux Etats-Unis, la chaîne d’aliments biologiques Trader Joe annonce qu’au 01/04, tout produit de Chine aura quitté ses 285 succursales, « jusqu’à ce que les clients aient repris confiance ». C’est aussi le moment choisi par le Comité olympique américain pour révéler qu’il a confié à Kellogg’s et Tyson la tâche d’exporter vers Pékin 25.000 livres de protéines maigres (boeuf, poulet, porc, fruits de mer, céréales, fruits) pour nourrir ses 600 athlètes, sans encourir le risque de contrôle positif aux stéroïdes. Loin du green olympique, sur leur propre campus de l’Université Normale (Shifan daxue), les équipiers de la bannière étoilée se sustenteront à partir de 1500 recettes olympiques, spécialement reformulées depuis 18 mois. Et  ne pourront tâter de la cuisine locale qu’après la fin de leurs épreuves. Pour le Bocog, le Comité olympique chinois, qui prépare depuis des ans ses maîtres-queues à ravir les palais de 10aines de milliers d’athlètes de tous les coins de l’univers, c’est un revers…

Enfin, Interpol, OMS (l’organisation mondiale de la santé), police chinoise et fondation Wellcome (université d’Oxford) viennent de briser au Yunnan une filière de faux cachets d’artesunate, le meilleur anti-malarien (d’origine chinoise). Le dealer avait eu le temps de vendre 240.000 boites, traitement (bidon) pour autant de malades. Or, seules 10% ont été saisies, le reste a été écoulé entre Chine et Birmanie, auprès des populations les plus pauvres. La méthode d’enquête est remarquable, ayant permis d’identifier la source, uniquement par procédé pharmacologique, en analysant le pollen décelé dans ces faux remèdes, pollen spécifique au Yunnan. Ceci donne espoir de traquer toujours plus, à l’avenir, les mafias de la santé, en Chine et ailleurs…

 

 

 

 

 

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