Pol : Tokyo : nouveau 1er ministre, ancienne querelle

— «Les paroles du Pape ont gravement offensé les Chinois» : telle fut la réaction (18/09) de Chen Guangyuan, Président de l’Association Islamique nationale, aux propos de Benedict XVI, six jours plus tôt en Bavière.

Que ces propos aient reçu une large couverture dans la presse, impliquent l’aval du pouvoir. Face à ses 20 à 30M de fidèles islamiques (principalement «Hui», proches des Han, et Ouïghours turkmènes), Pékin se montre toujours vigilant à tout ce qui pourrait choquer leurs convictions. En retour, il exige d’eux un démarquage sans faille de tout séparatisme ou intégrisme.

Publier cette critique en la faisant sienne, vise à prévenir tout geste de colère de sa turbulente minorité, et mettre en porte-à-faux les meneurs. L’action pourrait aussi retarder la normalisation avec le Vatican, pour laquelle Pékin a tout son temps. Tout en maintenant les bons contacts avec l’ensemble du tiers-monde islamique, et en se démarquant commodément de l’Ouest.   

— Elu (20/9) Président du Parti libéral démocratique à Tokyo, Shinzo Abe, le nouveau 1er ministre n’a pas tardé à recevoir des conseils de Pékin : «les leaders nippons devraient montrer leurs regrets pour les agressions durant la guerre».

Ce sont surtout les visites du prédécesseur J. Koizumi au sanctuaire de Yasukuni qui sont visées. Cette annonce publique chinoise confirme sa volonté de maintenir, avec Tokyo, le rapport conflictuel. A moins qu’Abe décide de prendre le risque du tournant dramatique. Une rencontre bilatérale « à haut niveau » avait lieu ce week-end. Prélude à un sommet entre 1ers ministres,  dans les semaines à venir ! 

Le même jour, le coup d’Etat militaire en Thaïlande sollicite l’attention chinoise.

Pékin s’abstient de toute évaluation morale sur la chute du cabinet Thaksin, mais craint qu’elle ne dérange la succession de Kofi Annan aux rênes des Nations Unies (ONU).

Vice 1er ministre, S. Surakiart était le poulain de l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) et de Pékin, qui avait choisi de le soutenir, en attendant de pouvoir présenter un homme de son sérail. A New York, à l’Assemblée Générale des Nations Unies, Li Zhaoxing, ministre chinois des affaires étrangères, rappelle que le poste doit revenir à « un asiatique » : peut-être son collègue coréen Ban Ki Moon, qui a aujourd’hui le vent en poupe !

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire